Quelques infos sur la situation actuelle à la fac des sciences, puisque l'on est mieux informé par les blogs, que par les sources officielles ou les assemblées générales qui portent très mal leur nom..
source : http://schlomoh.blog.lemonde.fr/schlomoh/
Cours suspendus en Sciences
Les personnels de la fac des Sciences de Nancy se sont prononcés hier pour la suspension des cours jusqu'à mardi inclus. Historique.
NANCY. De mémoire d'enseignant, un tel événement ne s'était pas produit sur le campus de Vandoeuvre depuis mai 1968. Même si chacun s'accorde à reconnaître que « le contexte est totalement différent aujourd'hui », le scrutin organisé hier matin à la faculté des Sciences de Nancy fera date.
Invités par le président de l'université Henri-Poincaré (UHP), Jean-Pierre Finance, à se prononcer à bulletin secret sur l'opportunité d'une suspension des cours jusqu'au mardi 28 mars inclus, les personnels de l'établissement ont majoritairement répondu « oui » : 233 voix pour, 105 contre, 12 abstentions.
Lundi, le conseil d'administration de l'UHP avait déjà suspendu pour 48 heures les cours, qui devaient à l'origine reprendre hier.
Trois cent cinquante enseignants ou non enseignants, sur les neuf cents personnels de la fac, ont pris part au scrutin, organisé dans un amphi 013 archi-comble. La réunion, fermée à la presse, avait été provoquée par Jean-Pierre Finance suite à la confusion créée par les « rebondissements » de la veille.
Mardi, alors que les étudiants s'étaient majoritairement prononcés contre le blocage de la faculté, une assemblée générale des personnels avait, dans la foulée, pris position contre la tenue des cours. « On venait d'enlever les tables et les chaises qui barraient l'accès aux salles, quand ce sont des profs qui sont arrivés pour les remettre ! », raconte une étudiante en première année de « Maths Infos » qui n'en revient toujours pas.
Portes ouvertes maintenues
L'un des objectifs de la réunion provoquée hier était donc de clarifier la position des personnels, certaines voix contestant la représentativité de leur assemblée générale. Avant d'aborder la question du CPE, l'amphi ad'abord voté à l'unanimité moins une poignée d'abstentions le maintien de la journée « portes ouvertes » dans l'établissement, qui se tiendra, comme prévu, samedi 25 mars. Les débats ont ensuite été plus vifs, mais jamais houleux. Au terme de ces différentes prises de parole, les personnels IATOS (administratifs et techniques) ont obtenu d'être associés au vote sur la reprise ou non des cours à la faculté. S'ils ont très majoritairement voté pour la suspension (81 pour, 18 contre, 8 abstentions),l'issue aurait été la même sans leur participation.
« Notre action est validée », se félicitait à la sortie Bertrand Berche, un professeur de physique affilié au SNESUP (FSU), l'un des syndicats soutenant le mouvement. Les étudiants en Sciences ont pour leur part appris la nouvelle alors qu'ils étaient déjà en chemin pour le centre-ville de Nancy, où 8.000 jeunes ont défilé dans l'après-midi. Sous la banderole « Fac de Sciences Prend Conscience », Christophe, l'un des porte-parole du campus, ne dissimulait pas sa satisfaction : « La faculté suspend les cours. C'est un
grand succès pour nous. Ça nous encourage à fond ! ». Au delà de l'opposition au CPE, la volonté de ne pas créer « d'inégalités » entre étudiants suivant les cours et étudiants grévistes a certainement pesé dans le vote des enseignants.
Démocratie directe
Si les cours sont suspendus à la faculté des Sciences, ils se poursuivent toutefois dans d'autres composantes (Médecine, Pharmacie, Dentaire... ) de l'université Henri-Poincaré. Pour Jean-Pierre Finance, le vote des enseignants va permettre d'assurer la sécurité sur le principal campus de
l'établissement, fréquenté par 4.000 étudiants : « L'appel à la démocratie directe nous a permis d'éviter ce que je craignais par dessus tout, à savoir des affrontements entre groupes d'opinions diverses, qui étaient en germe depuis plusieurs jours. Il y a ici des laboratoires avec des produits chimiques, biologiques, avec des équipements très chers ». « Sauf changement positif dans les jours à venir », a conclu le président de l'UHP à l'intention des personnels, « mercredi, on redémarre ! »
Benoît GAUDIBERT